Après des années de déclin, le marché immobilier français semble enfin montrer des signes de stabilisation. Mais est-ce vraiment la fin de la crise pour les transactions immobilières et les prix des logements ?
La conjoncture immobilière d'avril 2025 révèle une légère amélioration des volumes de transactions. Avec 803 000 ventes sur douze mois à fin février 2025, le marché immobilier français semble enfin sortir de la spirale descendante qui l'a affecté depuis 2021. Cependant, cette reprise reste fragile, marquée par une baisse annuelle des transactions qui, bien que ralentie, est encore de -3,6 %. Les professionnels du secteur voient en cette stabilisation un signe positif, mais la prudence reste de mise.
Le marché immobilier français a connu une période particulièrement difficile ces dernières années. Le volume de transactions de logements anciens, bien qu'en légère remontée, reste historiquement bas. En octobre 2024, le point le plus bas a été atteint avec seulement 777 000 transactions, une chute vertigineuse de 35,6 % par rapport au pic d'août 2021. Cette légère remontée marque-t-elle vraiment la fin de la chute des prix immobiliers ? Les professionnels restent attentifs, mais les signes de reprise sont bien présents.
Les notaires observent un regain d’activité dans leurs offices à travers la France. Cette reprise se traduit surtout par une hausse des avant-contrats, signe que les acheteurs reviennent progressivement sur le marché. Cependant, la prudence reste de mise. La hausse des droits de mutation à titre onéreux, votée par la majorité des départements, pourrait freiner cette reprise naissante. Les acheteurs, bien que de retour, restent prudents face à un contexte économique incertain.
En France métropolitaine, les prix des logements anciens continuent de baisser, mais à un rythme plus lent. Au 4e trimestre 2024, la baisse atteint -2,1 %, contre des reculs plus marqués les trimestres précédents. L’analyse d’avril 2025 révèle une quasi-stabilité des prix sur le dernier trimestre (+0,1 %), confirmant le ralentissement de la baisse. Les projections basées sur les avant-contrats prévoient même une légère hausse des prix d’ici fin mai 2025, autour de +0,4 % sur un an. Cela pourrait marquer la fin du cycle baissier entamé en 2022.
L’analyse détaillée de la conjoncture immobilière d'avril 2025 révèle des différences significatives selon le type de bien. À l’échelle nationale, les prix des appartements anciens baissent moins fortement (-1,8 %) que ceux des maisons (-2,3 %). L’écart est encore plus net en Île-de-France. Sur un an, les maisons y perdent 5 %, contre seulement 2,9 % pour les appartements. Cette différence s’explique en partie par la localisation des biens, les appartements étant souvent en centre-ville, des zones plus résistantes.
La politique monétaire de la Banque Centrale Européenne influence fortement la conjoncture immobilière en avril 2025. Depuis juin 2024, la BCE a abaissé ses taux directeurs à sept reprises, améliorant ainsi les conditions d’emprunt. Cependant, des incertitudes économiques persistantes et la politique économique des États-Unis ajoutent une dose d’incertitude. Ces éléments, parfois opposés, expliquent pourquoi la reprise reste lente et fragile, loin des redémarrages nets observés lors des cycles précédents.
La conjoncture immobilière d’avril 2025 souligne l’impact grandissant de la performance énergétique sur le marché. En 2024, les logements classés F et G ont représenté 15 % des ventes, soit une baisse de 2 points par rapport à 2023. Cette évolution concerne uniquement les maisons individuelles, dont la part de biens énergivores est passée de 20 % en 2023 à 17 % en 2024. La transition énergétique devient un critère de plus en plus déterminant dans les décisions d’achat.
Dans ce contexte de préoccupation croissante pour la performance énergétique des logements, le marché du neuf pourrait constituer une alternative intéressante. Après plusieurs années de recul des autorisations, des mises en chantier et des ventes, une légère reprise se dessine au premier trimestre 2025. Cependant, cette embellie reste fragile et pourrait être freinée par la hausse des droits de douane, qui risque d’alourdir encore les prix des matériaux et les coûts de construction.
La conjoncture immobilière en avril 2025 témoigne d’une reprise fragile du marché immobilier français, tant en termes de volumes que de prix. Cette stabilisation progressive intervient après une correction particulièrement sévère, qui a ramené les niveaux d’activité à des seuils observés il y a plus de vingt ans. Les signes positifs ne manquent pas : baisse des taux d’intérêt, amélioration des conditions d’emprunt, légère reprise des volumes de transactions, fin de la chute des prix. Cependant, plusieurs facteurs continuent de fragiliser cette reprise naissante : hausse des droits de mutation, incertitudes économiques internationales, impact des réglementations énergétiques sur une partie du parc immobilier. En définitive, la consolidation de la reprise observée en ce début d’année 2025 dépendra de la confiance retrouvée des acteurs du marché.