Un sombre bilan pour les transactions
L'année écoulée a été difficile pour le secteur immobilier en Aveyron, avec une baisse de 35% du nombre des transactions, tous secteurs confondus. Toutefois, les chiffres restent plus cléments que la moyenne nationale, avec une diminution de 23% des ventes d'appartements et de 21% pour les maisons anciennes. Sur Rodez, le prix médian des appartements anciens s'établit à 2 000€ le mètre carré, enregistrant une hausse significative sur la dernière décennie.
Dans le Villefranchois, la situation se complique selon Christophe Bages, coprésident de la Fnaim dans le département. Les transactions sont en baisse à Millau, avec respectivement -8,3% pour les appartements et -9,1% pour les maisons. Malgré ces défis, Rodez et Millau demeurent des secteurs dynamiques qui continuent d'attirer les investisseurs.
Une demande de location dépassant l'offre
Le marché de la location en Aveyron est particulièrement actif, avec une demande excédant de 7% l'offre disponible. Cette situation s'explique en partie par la chute des transactions dans le neuf, poussant de nombreuses personnes à rester locataires faute de pouvoir acheter. Les loyers ont donc augmenté significativement ces dernières années, bien que la tendance commence à se stabiliser.
Un souci majeur réside dans l'impossibilité de louer des logements classés G en termes de performance énergétique, une restriction qui va s'étendre aux logements classés F en 2028. La Fnaim plaide pour un assouplissement de cette réglementation afin d'éviter une pénurie de logements disponibles à la location.
Les primo-accédants, une catégorie en difficulté
Les primo-accédants sont particulièrement touchés par la conjoncture actuelle sur le marché immobilier. En raison de prix qui stagnent et d'une capacité d'emprunt qui n'évolue pas, de nombreux jeunes se trouvent dans l'impossibilité d'acquérir leur premier bien. Cette situation les contraint à rester locataires, sauf s'ils bénéficient d'un coup de pouce financier de la part de leurs parents.
Dans le même temps, le nombre de permis de construire a chuté de 23% en 2024 en Aveyron, une baisse moins prononcée qu'au niveau national. Les professionnels redoutent une diminution drastique des emplois dans le secteur du bâtiment et de l'immobilier, notamment due à l'augmentation du prix des matières premières consécutif au contexte géopolitique actuel.
Pour améliorer la santé du secteur, la Fnaim préconise des mesures incitatives pour les bailleurs, une révision des normes énergétiques, une relance de la construction, des ajustements fiscaux et un soutien accru aux primo-accédants et au logement social.
Ces éléments dessinent le tableau complexe d'un marché immobilier aveyronnais en mutation, avec des défis à relever pour répondre aux besoins des différents acteurs du secteur.