Après deux années tumultueuses, le marché immobilier français semble enfin trouver son équilibre. Mais cette stabilité est-elle le signe d'une reprise durable ou simplement le calme avant la tempête ? Plongeons ensemble dans les dernières tendances.
En février 2025, les prix immobiliers en France sont restés globalement inchangés, avec une légère hausse dans certaines grandes villes comme Paris (+0,2 %) et Strasbourg (+0,6 %). Cette stabilisation intervient après des baisses successives qui avaient atteint jusqu’à -8 % en cumulé dans certaines grandes villes au cours des deux dernières années. Les prix moyens au m² en France s’élèvent désormais à 3 016 €. Ce ralentissement de la baisse peut s’expliquer par plusieurs facteurs. D’une part, la correction des prix amorcée depuis 2022 a permis de réajuster le marché après plusieurs années de hausse continue. D’autre part, l’amélioration des conditions d’emprunt avec une légère baisse des taux d’intérêt a redonné du pouvoir d’achat aux acquéreurs potentiels.
Si les prix immobiliers moyens stagnent au niveau national, certaines grandes métropoles connaissent une légère remontée. Strasbourg et Montpellier affichent une hausse de 0,6 % en février, tandis que Lyon suit avec +0,5 %. Toulouse enregistre +0,4 % et Nice +0,1 %. Paris, longtemps en déclin depuis son pic de 2020, voit également ses prix remonter légèrement. Le prix moyen au m² atteint 9 380 €, en hausse de 0,2 % sur le mois. Cette progression reste modérée, mais elle contraste avec la tendance baissière observée ces dernières années. Ces hausses localisées peuvent être attribuées à une demande plus forte dans certaines zones dynamiques, où l’offre reste limitée. À Lyon, par exemple, plusieurs quartiers en plein renouvellement urbain suscitent un regain d’intérêt des acheteurs.
À l’inverse, Nantes se distingue par une poursuite de la baisse des prix. La ville affiche un recul de -0,7 % en février, -1,3 % depuis janvier et -5,9 % sur un an. Depuis juin 2022, les prix ont chuté de 17 %, effaçant près d’un tiers de la hausse enregistrée entre 2015 et 2022. Cette tendance s’explique par une offre plus abondante que la demande et un ralentissement économique qui pèse sur le marché local. De nombreux propriétaires peinent à vendre, ce qui pousse les prix immobiliers à la baisse.
Malgré cette stabilisation des prix immobiliers, les délais de vente continuent de s’allonger. 83 jours sont désormais nécessaires en moyenne pour conclure une transaction, contre 72 jours en 2023 et 63 jours en 2022. Cette tendance touche l’ensemble du territoire et traduit un attentisme généralisé des vendeurs et des acheteurs. Ce phénomène est en partie lié à l’hésitation des vendeurs, qui espèrent une reprise des prix dans les mois à venir et préfèrent patienter plutôt que d’accepter des offres en deçà de leurs attentes. Certaines villes connaissent une augmentation particulièrement marquée des délais de vente. Rennes et Lille enregistrent +21 jours en un an, Montpellier +10 jours, Strasbourg +11 jours et Nantes +16 jours. Ces hausses traduisent une demande plus faible et une offre plus abondante, compliquant les transactions. À l’inverse, Toulouse est l’une des rares grandes villes où les délais de vente diminuent. En moyenne, 67 jours suffisent désormais pour vendre un bien, soit 17 jours de moins qu’un an plus tôt. Ce dynamisme s’explique par une demande soutenue et un marché plus fluide.
Même si 77 % des transactions impliquent encore une négociation, cette proportion n’augmente plus. En 2023, le taux de biens négociés avait progressé de +6 points, mais cette hausse s’est limitée à +3 points en 2024. Parallèlement, les marges de négociation se réduisent. La baisse moyenne des prix après négociation est passée de -5,2 % en janvier 2024 à -4,4 % en février 2025. Dans la capitale, la pression sur les prix immobiliers se relâche progressivement. La proportion de biens négociés y est passée de 81 % en 2024 à 75 % en 2025. Tandis que la marge de négociation moyenne a reculé à -3,1 %, contre -3,6 % un an plus tôt.
Le marché immobilier semble s’orienter vers une phase d’équilibre. La stabilisation des prix et la légère reprise dans certaines villes suggèrent que le cycle baissier pourrait toucher à sa fin. Toutefois, l’évolution des taux d’intérêt et la confiance des acheteurs joueront un rôle clé dans les mois à venir. Si les tendances actuelles se confirment, 2025 pourrait marquer la fin de la baisse des prix immobiliers en France.