Révolution fiscale en 2025 : Comment la TVA va transformer le secteur de l'immobilier et de l'énergie

22 février 2025

Imaginez un monde où chaque facture d'électricité et de gaz vous coûte davantage, mais où votre maison devient plus écologique et économe en énergie. C'est le pari audacieux de la loi de finances 2025, qui promet de bouleverser le quotidien des ménages et des professionnels du secteur énergétique et du bâtiment.

Une TVA 2025 en forte hausse sur les abonnements d’électricité et de gaz

Dès le 1er août 2025, la TVA appliquée aux abonnements d’électricité et de gaz passera de 5,5 % à 20 %. Cette augmentation significative vise à rééquilibrer la fiscalité énergétique et à inciter les consommateurs à mieux maîtriser leur consommation. Cependant, cette réforme ne concerne pas la part variable des factures, qui restera soumise au taux réduit de 5,5 %, en cohérence avec les mesures de soutien à la transition énergétique. Cette hausse se traduira par une augmentation des factures des consommateurs, notamment pour ceux ayant un abonnement élevé. Par exemple, un foyer qui paye actuellement un abonnement de 12 € par mois verra sa facture augmenter de 1,74 € par mois, soit 20,88 € par an. Pour compenser partiellement cet impact, le gouvernement prévoit d'abaisser les accises sur l’électricité et le gaz.

Simplification de la TVA pour les travaux de rénovation énergétique

La réforme de la TVA 2025 apporte une simplification majeure pour les travaux de rénovation énergétique. Jusqu'à présent, pour bénéficier d’un taux réduit de TVA à 5,5 %, les clients devaient remplir et fournir une attestation spécifique. Avec la réforme, cette contrainte disparaît : une simple mention sur la facture ou le devis suffira pour justifier l’éligibilité au taux réduit. Cette simplification s’inscrit dans une volonté plus large d’encourager les ménages à entreprendre des rénovations énergétiques, notamment l’isolation thermique des murs, toits et fenêtres, l’installation de chaudières à haute performance énergétique, et le remplacement des équipements de chauffage vieillissants. Le gouvernement espère ainsi accélérer la transition énergétique du parc immobilier français et lutter contre les passoires thermiques.

Exclusion des chaudières à énergie fossile : vers une transition accélérée

À compter du 1er mars 2025, les chaudières fonctionnant aux combustibles fossiles, notamment au fioul et au gaz non renouvelable, ne pourront plus bénéficier des taux réduits de TVA à 5,5 % et 10 %. Cette mesure vise à aligner la politique fiscale française avec les objectifs européens de décarbonation, pénalisant ainsi les équipements les plus polluants pour favoriser le développement des solutions de chauffage bas carbone. Cependant, les devis signés avant le 1er mars 2025, accompagnés d’un acompte encaissé, pourront toujours bénéficier du taux réduit, laissant une période de transition pour les ménages ayant prévu d’investir dans ce type d’équipement. Cette réforme illustre une volonté affirmée d’accélérer la transition énergétique, notamment en favorisant les pompes à chaleur et les chaudières biomasse.

Une TVA réduite élargie à de nouvelles sources de chaleur

La TVA 2025 modifie en profondeur la fiscalité applicable aux sources de chaleur renouvelable. Jusqu'à présent, certaines énergies propres, comme l’énergie ambiante utilisée par les pompes à chaleur, restaient soumises à un taux de TVA de 20 %. Avec la nouvelle loi de finances, l’énergie ambiante rejoint désormais la liste des énergies bénéficiant d’un taux réduit de 5,5 %. Cette réforme concerne les équipements qui captent et restituent la chaleur naturellement présente dans l’air, l’eau ou le sol. L’aérothermie, l’hydrothermie et la géothermie sont les trois grandes catégories bénéficiant de cette réforme. Grâce à cette incitation fiscale, les ventes de pompes à chaleur devraient fortement augmenter en 2025, contribuant à réduire la dépendance aux énergies fossiles et à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Une TVA réduite pour encourager l’installation de panneaux photovoltaïques

À partir du 1er octobre 2025, la loi de finances 2025 instaure une baisse significative de la TVA pour les installations photovoltaïques. Désormais, un taux réduit de 5,5 % s’appliquera aux travaux de livraison et d’installation des panneaux photovoltaïques d’une puissance allant jusqu’à 9 kWc. Cette mesure concerne également les installations intégrant un système de stockage ou de pilotage de la consommation énergétique. Cette réforme vise à rendre l’énergie solaire plus accessible et à encourager l’autoconsommation, réduisant ainsi les coûts pour les particuliers et les entreprises souhaitant investir dans cette technologie.

Quelles conséquences pour les ménages et les entreprises ?

Ces modifications auront un impact significatif sur les budgets des ménages et sur l’activité des entreprises du secteur. Si certaines mesures allègent les démarches, d’autres, comme la hausse de la TVA sur les abonnements, risquent d’alourdir la facture des consommateurs. Ces changements fiscaux nécessitent un accompagnement des ménages, sous peine de voir une partie d’entre eux renoncer aux rénovations énergétiques. Rappelons que la TVA constitue un levier fiscal important en 2025 pour accélérer la transition écologique. Reste à savoir si ces mesures seront suffisantes pour concilier impératifs environnementaux et pouvoir d’achat.